Porte-parapluie Ours Travail de la Forêt Noire

2000,00

(VENDU)

Hauteur: 90cm

Porte-parapluie Ours Forêt Noire

Ours porte-parapluie en bois sculpté de Brienz

Réceptacle en cuivre manquant

Epoque XIXème

 

Le Mobilier De Style Forêt Noire

par Catherine Auguste
ancienne élève
des Beaux-Arts de Paris
designe et décore des cabinets de curiosités

Des chouettes en console, une ourse et un son ourson grimpant sur une branche en guise de portemanteau ou bien deux bons ours supportant l’assise d’un banc feuillagé… tous ces objets et meubles en bois sculpté qui nous paraissent un peu kitsch aujourd’hui, semblent venir tout droit de la Forêt Noire (sud-ouest de l’Allemagne). Il n’en est rien.

En fait leur origine se situe au début du XIXe siècle 150 km plus bas dans la région de Brienz qui dépend de l’Oberland bernois en Suisse. Ici comme en Forêt Noire, la montagne et la forêt constituent l’habitat naturel de l’ours et d’autres animaux sauvages qui participent à la culture et aux figures ornementales locales. Et l’omniprésence de l’arbre induit une longue tradition artisanale du travail du bois : on peut ainsi admirer à Brienz des maisons du XVIIIe siècle ornées de sculpture en bois qui témoignent de la pratique ancestrale de la sculpture. Regardons de plus près comment ce style faussement nommé a émergé.

La tradition du bois sculpté en Suisse

Nous voilà donc en Suisse et non plus en Forêt Noire. Ici la tradition du bois sculpté remonte au XIIIe siècle : quelques stèles et plafonds décorés constituent les plus anciens témoignages.

Plus tard aux XVIe et XVIIe siècles alors que la pratique du décor peint prend le relais de la sculpture, la région de l’Oberland bernois perpétue la pratique du bois sculpté sur les façades, les murs intérieurs, le mobilier ou les objets usuels. Nombreux sont les montagnards qui au cours des longues soirées hivernales sculptent le bois.

Mais pour que la pratique dilettante devienne un artisanat lucratif au point de créer un style il faut un déclencheur.

Tout commence par…

Nous sommes au début des années 1800, dans la région de Brienz les habitants voient leurs ressources s’amenuiser, il leur faut trouver de nouveaux revenus. Pour remédier à ces difficultés, le gouvernement cantonal de Berne incite le tourisme comme mode de développement économique. Des sites sont aménagés comme les chutes du Giessbach désormais sécurisées pour la visite. La navigation sur le lac de Brienz aux eaux si turquoises sont également un point d’attraction. Les touristes en villégiature affluent, spécialement des touristes anglais attirés par les montagnes entre Brienz et Meirigen.

C’est à ce moment que le tourneur sur bois Christian Fischer (1790-1848) va jouer un rôle déterminant.

De tourneur il devient sculpteur sur bois et propose à vente ses objets (bibelots, ronds de serviette, boîtes, etc.) pour le touriste en recherche de folklore dès les années 1810. Pour le touriste qui vient de loin et quand on sait que la circulation était moins aisée qu’aujourd’hui, un voyage ne peut se clore qu’en ramenant des objets de la culture locale, preuves du passage, concrétisations d’une fascination pour cette Suisse édénique. Les aristocrates anglais montrent l’exemple en visite à Brienz, Lucerne ou Interlaken où ils achètent quantité d’objets en bois sculptés en forme d’ours, de chouette, de chalet, etc.

L’affaire de notre homme Fischer marche si bien qu’il forme d’autres artisans et fait des émules. Parmi eux la famille Binder qui comptera jusqu’à une centaine de sculpteurs. Même le fils Carl Louis Binder ira se former dans l’atelier de Rodin, ce qui témoigne de l’importance accordée à ce commerce.

De l’artisanat à l’industrie

L’engouement pour les montagnes suisses ira jusqu’à la construction d’un chalet suisse par la reine Victoria dans son domaine d’Osborne avec décors et objets sculptés.

Avec les foires internationales de Londres de 1851 et 1859, le bois sculpté de Brienz acquiert une réputation mondiale. La production devenue insuffisante à la demande touristique locale et désormais à l’exportation prend des allures industrielles : en 1868 on compte environ 2000 sculpteurs sur bois dans l’Oberland bernois dont 1065 actifs à Brienz !

Autre fait révélateur de cette réussite : Brienz se dote en 1862 d’une école de sculpture et de dessin afin de former les jeunes apprentis sculpteurs. Apprentissage qui se fait également à l’extérieur car le parc et les alentours du village regorgent d’animaux à saisir au crayon avant de les sculpter. Aujourd’hui cette institution s’appelle l’Ecole Cantonale de Sculpture sur Bois, unique en Suisse.

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